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RESUME DU TEMPS

VIOLAY 2000

Depuis une dizaine d'années, à notre échelle régionale, le titre "année la plus chaude du siècle" ne reste pas très longtemps attaché à un même millésime. Si 1947 régna 42 ans, 1989 ne fut détenteur du titre que durant un an, 1990 abandonna son fauteuil à l'an 1994 qui lui même ne put se maintenir (essentiellement en stations de montagne) que 3 ans. L'année 2000 vient de s'accaparer (pour combien de temps ?), à Lyon Bron, Villeurbanne, Villefranche, Feurs... le titre d'année la plus chaude depuis au moins 1851 (date des premières mesures à Lyon). Pour Violay, avec 10.1° de moyenne, cette année 2000 se classe en deuxième position dans la liste des années douces, derrière 1997 (10.4°) et devant 1994 (10°) ; à St Etienne Bouthéon elle arrive troisième derrière 1994 et 1997. Si on se réfère aux plus anciennes séries de températures françaises (celles de l'Observatoire de Paris qui débutent en 1757) on ne trouve pas trace d'une année plus chaude que celle que nous venons de vivre.

A St Etienne Bouthéon, la température moyenne de cette dernière décennie surpasse de 1.2° celle des années 1961 à 1990, et même de 1.4° celles des années 1951 à 1980.

Voici les principaux caractères du temps de 2000 à Violay :

 

Janvier, février, mars, avril, mai, juin, juillet, août, septembre, octobre, novembre, décembre.

Janvier. Anticyclonique.

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Du point de vue température, ce mois est conforme à ce que l'on peut attendre en cette période de l'année. La température moyenne normale pour un janvier est de 0.6°, celui ci affiche 0.5°. La première décade est douce (maxis de 9.3° le 4, 9.2° le 5 et 9.0° le 6, minis de 4.5° le 5, 4.3° le 6). Le premier jour sans dégel est observé le 10, avec -0.5° de maxi. La seconde décade se montre plus rigoureuse, mais sans excès ; un anticyclone centré sur les îles britanniques nous envoie un faible courant de Nord : il gèle quotidiennement (-7.5° le 17, -6.7° le 16) et trois nouveaux jours sans dégel apparaissent (-0.2° de maxi le 11, -3.2° le 16, -0.6° le 20). Même si les gelées ne sont pas très prononcées, la température moyenne de cette décade se situe tout de même 2° en dessous de la normale. La dernière décade voit deux journées particulièrement froides, où le thermomètre descend en dessous de -10°, il s'agit du 25 (-12.8° de mini et seulement -6.7° de maxi, -18.3° au sol) et du 26 (-12.1° en mini, 1.4° de maxi, -16.0° au sol). Les trois derniers jours du mois redeviennent printaniers, il ne gèle plus sous abri et le soleil de l'après midi permet à l'atmosphère de se réchauffer (9.1° de maxi le 31).

Il ne tombe durant ce mois que 25.6 mm d'eau (ou neige), ce qui représente moins de 40 % de la normale pour un tel mois. La neige fait une timide apparition le 9, fond rapidement sur les versants ensoleillés mais se maintient jusqu'en fin de mois dans les ubacs. Un front perturbé plus conséquent provenant de Scandinavie traverse la région les 22, 23 et 24, et laisse environ 15 cm de poudreuse au sol (12.4 mm en eau de fonte).

 

Février. Doux et humide

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L'année 2000 ne tarde pas à afficher son premier mois à température largement au dessus de la normale : c'est février. Certes, l'excédent en température moyenne (+2.4°) est relativement modéré au regard des +3.7° de 1998 et 1997. Deux événements très doux sont à signaler : l'un en début de période (15.7° de maxi et 9.9° de moyenne le 1er, ce qui fait de ce jour la journée la plus chaude du mois, tant en température maxi qu'en moyenne), le second en fin de mois (15.4° de maxi le 27 et 6.5° de mini le lendemain). Entre ces deux bouffées de printemps, la quinzaine du 10 au 24 est de saison : 12 jours avec gel (mais aucun sans dégel), -5.5° de mini pour le 21(température la plus faible du mois).

Les précipitations quotidiennes ne sont jamais importantes (maximum de 13.5 mm le 2), mais s'étalent sur 20 jours. Il pleut (ou neige) quotidiennement mais faiblement du 6 au 19, cette période enregistre un cumul de seulement 49.5 mm. Un autre épisode pluvieux se manifeste les 28 et 29 en laissant 10 mm dans le pluviomètre. Globalement ce mois est tout de même excédentaire en eau (76.7 mm au lieu des 64 que l'on est en droit d'attendre ). La neige est quasi inexistante : on compte 6 jours avec flocons, ceux ci ne tiennent au sol que 7 jours sur les versants nord.

  

Mars. Sécheresse sous le soleil.

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Le trait caractéristique de ce mois est sans aucun doute la valeur élevée de la pression atmosphérique (1024 hPa de moyenne pour la pression ramenée au niveau de la mer), nous avons droit à 17 jours de soleil  dont 11 sans aucun nuage. Les Alpes sont visibles en pleine journée à plusieurs reprises.

Côté mercure, ce mois est excédentaire (en température moyenne) de 1.1° vis-à-vis de la normale (5.2° au lieu de 4.1°). Les minimales ont une moyenne mensuelle proche de la normale (seulement 0.3° d'excédent), en revanche, les maximales accusent un surplus de 2.0°; on retrouve bien ici la tendance globale de ce mois : nuits claires et fraîches, journées réchauffées par un généreux soleil. Les températures minimales oscillent entre -6.1° le 5 (-8.9° au sol) et 6.3° le 23. Le nombre de jours avec gel sous abri s'élève à 14, situés principalement en début et fin de période ; le nombre de jours avec gelée au sol est nettement plus important (27), conséquence des nuits claires et peu agitées. Les températures maximales s'étagent entre 16.2° le 9 et seulement 0.5° le 29, sous la neige et le brouillard.

Avec une telle pression les pluies sont rares et faibles. Le premier et dernier jour recueillent à eux deux 16.4 mm soit plus du tiers des 40.4 mm mensuels. Il ne tombe que 3.7 mm (dont 0.4 de rosée) entre le 5 et le 24 ; la longueur de cette sécheresse n'est pas du tout exceptionnelle, souvenons nous de mars avril 97 où on ne recueillit pas la moindre précipitation durant 27 jours consécutifs (du 29 mars au 25 avril).

 

Avril. Doux.

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La liste des mois à température élevée s'allonge. L'excédent, ce mois ci, n'a rien d'anormal puisqu'il se situe à 1.3° pour la température moyenne, 1.0° et 1.7° pour les minimales et maximales. Cet avril 2000 est resté modéré à tout point de vue : pas d'épisode franchement estival (une seule température au dessus de 20° (21.2° le 22)) aucune vague de froid remarquable (seulement 3 jours de gel sous abri et de neige, -3.1° le 7, 3 cm de neige au sol le 12 au matin).

Les précipitations sont elles aussi restées très sages : 73.7 mm contre 67 habituellement, le plus important cumul en 24 h s'est produit le 23 (dimanche de Pâques) avec 19.6 mm.

Mai. Déjà l'été !

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 Mai 2000 va-t-il être encore plus chaud que son prédécesseur (qui détient le record depuis au moins 1921 à Lyon) ?

A la date du 16, tous les espoirs sont permis puisque, à Violay, nous accusons un excédent de près de 6° en température moyenne vis à vis de la normale 61-90 ; la seconde quinzaine est nettement plus fraîche de sorte que le record reste attribué à mai 99. L'écart est très faible (seulement 0.3° entre mai 99 et mai 2000). A St Etienne, mai 2000 est le second mois le plus chaud (derrière mai 99), depuis au moins 1946. Pour la station de Lyon Bron, il se peut que la seconde place soit occupée par mai 1945 (à vérifier très prochainement).

A Violay, ce mois débute par une douceur extraordinaire puisque le mercure ne descend jamais en dessous de 10° durant les 12 premiers jours ! La température la plus basse enregistrée durant les 17 premiers jours est de 9.7° (les 13 et 14). Le 16 (jour le plus chaud du mois avec 20.5° de moyenne), on relève même une température mini de 16.0°. Si les minimales se croient en juillet, les maximales ne sont pas en reste (12 jours avec TX > 20° entre le 1er et le 17), 25.1° le 15 (valeur la plus élevée du mois) et 25° le 16. La conséquence évidente de cet incessant flux de Sud est l'arrivée de la première vague orageuse de la saison : on note 8 jours avec tonnerre durant la première décade, le 13 un violent orage laisse plus de 45 mm dans le pluviomètre (voir les détails ici).

La seconde quinzaine diffère radicalement de la première, on peut même parler de petite vague de froid durant la période du 18 au 23 : 11° de chute en température maxi entre le 17 et le 18, seulement 12.2° de maxi le 18 et même 11.2° au meilleur de la journée du 19. La température mini est elle aussi en forte baisse : 5.0° les 19 et 22 et même 2.9° le 23 où l'on enregistre des gelées au sol (0.0 de mini au thermomètre sur le gazon). Ces températures, aussi fraîches qu'elles soient, sont tout de même très éloignées du 1.9° de maxi du 13 mai 1995... Avec ce régime de Nord Ouest, l'activité orageuse disparaît jusqu'au 26 où un orage déverse 24.7 mm.

Le bilan hydrique de ce mois est largement excédentaire : 129.8 mm de cumul (dont près de 100 en 3 orages) contre 88 pour un mai habituel. Si l'on regarde le cumul annuel (depuis le 1er janvier) on abouti à 346.2 mm, soit peu ou prou ce que l'on est en droit d'attendre à cette époque.

Juin. Un orage historique.

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Il ne faut pas compter sur ce mois pour interrompre la tendance au réchauffement : nous enregistrons, à Violay, un excédent mensuel de 2.2° sur la température moyenne (écart mesuré vis-à-vis de la normale 1961-1990). Cet écart s'élève à 2.8° en qui concerne la température maximale (22.1°), il est de seulement 1.7° pour la température minimale (11.6°).

Curieusement, c'est la première décade qui est la plus chaude : on relève des moyennes de 17.5° pour la température moyenne et 22.9° pour la maximale. Durant cette période, le thermomètre dépasse à cinq reprises le seuil de 25° (27.2° le 3, 27.5° le 2), les températures nocturnes sont elles aussi en forme : 16.1° de mini le 2, 17° le 3. La fin de cette première décade est marquée par un énorme orage qui éclate samedi 10 vers 20h. C'est un véritable déluge d'eau et de grêle (petits grêlons d'environ 1 cm de diamètre) ; en une heure il tombe 80 mm, soit la quantité d'eau pour un mois de juin normal. La hauteur d'eau totale due à cet orage s'élève finalement à 98.2 mm. Consécutivement à cet orage, la température à 20 cm dans le sol perd 5.9° (entre le 10 à 8h et le 11 à la même heure). Notons que le 13 novembre 1996, on avait enregistré 100.2 mm, mais cette pluie s'était étalée sur plus de 12 heures.

La seconde décade débute avec la journée la plus froide et maussade du mois (5.0° de mini, seulement 10.5° de maxi, pluie toute l'après midi 17.3 mm), la hausse de température est toutefois constante à partir du 12 jusqu'au 19 (journée la plus chaude du mois tant en température mini (17.3°), qu'en température maxi (28.2°)).

Cette vague de chaleur persiste le premier jour de la troisième décade (maxi de 27.6° le 21) pour s'interrompre brutalement à partir du 22 ; ce jour là, la maximale est de seulement 17.6°, soit 10° de moins que la veille. Le mercure ne dépasse plus les 20° durant 4 jours d'affilée (TX de 16.3° le 23, 15.4° le 24), (TN de 7.0 le 25, 6.8° le 26 ) soient des valeurs en dessous des normales. Le gel doit même localement réapparaître le 26 (2.0° d'enregistré au thermomètre au sol). La fin de mois retrouve des valeurs de températures conformes à la saison.

Le bilan hydrique de ce mois est positif (119.9 mm soit 126% de la normale), malgré tout, 96% de ce cumul est tombé en seulement 2 jours, et même 66% en une heure. Il va sans dire qu'une bonne partie de cette eau ne s'est pas infiltrée et n'a donc pu bénéficier à la végétation.

 

Juillet. Coup de froid sur l'été

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Voilà un mois bien frais que ce juillet 2000, il faut remonter à 1980 pour avoir un juillet comparable en température moyenne ; à St Etienne Bouthéon : 17.8° de moyenne en juillet 1980, contre 18.1° cette année. Pour cette station de St Etienne Bouthéon (création en 1946) les mois de juillet les plus froids ont été 1960, 1954, 1948 avec une température moyenne pour ces trois mois de 16.8°.

L'écart à la normale (61-90) de ce mois est de -1° pour St Etienne Bouthéon (plaine) mais de -1.8° pour Violay (830 m). Juillet 2000 est donc plus "rude" en montagne qu'en plaine. La cause est évidente : le froid est amené par des flux perturbés de Nord-Ouest. L'écart de température moyenne entre Feurs (plaine 350 m) et Violay (830 m) durant la période du 8 au 17 s'élève à 3.9°(normale sur 4 ans : 2.2°) soit un gradient moyen de 0.81° / 100 m (normale sur 4 ans : 0.46° / 100 m).

L'écart à la normale de -1.8° (en TM à Violay) peut, à tort, ne pas paraître très important ; il est bon de rappeler que l'écart moyen de cet écart est de seulement 1.32° en juillet, 1.23° en août (valeur la plus faible) mais 2.7° en janvier, 2.98° en février (valeur la plus élevée). Chiffres établis pour St Etienne Bouthéon sur plus de 50 années. Juillet et août sont donc traditionnellement des mois "sages" tandis que janvier et février se révèlent en moyenne bien plus fantasques.

Le fait le plus étonnant de ce juillet est que sa température moyenne se situe 1.3° en dessous de celle de juin 2000 (TM Violay), seulement 0.4° pour St Etienne. Si on regarde les séries du centre départemental de la Loire, à St Etienne Bouthéon, on se rend compte qu'un juillet plus froid que le mois précédent n'a été vu que 3 fois depuis 1946 : cette année, en 1966 (seulement 0.1° "d'anomalie") et 1960 avec 1.0° de différence.

Au vu des séries de St Genis Laval (8 km sud de Lyon) le record de différence juin-juillet est pour 1913 avec 1.8° d'écart. Notons qu'avec une moyenne de 15.95° à St Genis, juillet 1913 a été le mois de juillet le plus frais dans la région Lyonnaise depuis au moins 1881.

Revoyons plus précisément le déroulement de ce mois à Violay :

La première semaine est estivale (19.1° de température moyenne) ; on relève des températures maxis de 27.3° le 1er, 27.6° le 6, 29.9° le 2. Les orages sont de la partie (4 jours avec tonnerre durant ces 7 premiers jours, de la grêle le 3 où l'orage donne 30.8 mm d'eau).

Tout bascule dans la nuit du 7 au 8 : une succession de fronts perturbés balaient la région par flux de Nord-Ouest jusqu'au 17. La température moyenne, durant ces 10 jours est de seulement 10.9° (déficit de 6.5° vis-à-vis de la normale) ! Les chauffages domestiques reprennent du service jusqu'en plaine. On compte 8 jours avec précipitations totalisant 29.1 mm d'eau. Les journées les plus exécrables sont les 11 et 14, avec respectivement 11.6° et 11.9° au plus chaud de l'après midi. Ces valeurs basses de températures maxis ne sont toutefois pas très exceptionnelles, c'est la durée de cette vague de froid qui sort de l'ordinaire. La neige réapparaît au dessus de 1100 à 1200m, au point même de blanchir les sommets (sol blanc au matin du 12 au Col du Béal , Monts du Forez, 1390 m). Voyez ici pour plus de détails sur cette période automnale dans la Loire.

La dernière décade de ce mois est conforme aux habitudes : température moyenne de 17.5°, températures maxis de 26.7° le 22, 26.9° le lendemain, trois jours avec tonnerre mais très peu d'eau (13.3 mm de cumul).

Le bilan hydrique de ce mois est excédentaire : 98.6 mm soit 125 % de la normale ; il faut bien entendu faire entrer en ligne de compte le cumul d'évaporation qui, cette année, doit être des plus réduits pour un juillet.

 

 

Août. Sauve la saison Août 2000 renoue avec les mois à température excédentaire : +2.3° en température moyenne, +2.6° en température maximale (vis-à-vis de la normale 1961-1990). Le thermomètre franchit à trois reprises la barre des 30° (sans pour autant arriver à 31°), on peut imaginer que ce nombre de 3 jours au dessus de 30° sera celui de l'année 2000 ; mais septembre peut encore apporter des surprises (souvenons nous de 1987...). Le cumul des précipitations est proche de la normale (92.3 mm contre 102 mm habituellement) ; l'orage du 30 après midi assure à lui tout seul près de la moitié de cette lame d'eau.

Le mois débute pourtant fraîchement puisque du 2 au 6 le thermomètre ne franchit à aucun moment la barre des 20° (13.8° de maxi le 5, jour le plus froid du mois en TX et TM). Les précipitations sont quasi quotidiennes tout en étant très faibles (14.5 mm répartis du premier au 8, dont 3 jours avec seulement de la rosée). Le tonnerre se fait entendre 3 jours mais n'est jamais accompagné d'orage violent.

Le temps devient franchement estival (sans pour autant être caniculaire) du 7 au 20 (températures maxis de 28.9° le 10, 29.7° le 11, 30.4° le 20, 30.6° le 19) ; les températures minimales affichent elles aussi de belles valeurs (17.5° et 17.6° les 11 et 12, 19.3° et 19.7° les 19 et 20). Le 19 août est le jour le plus chaud de l'année en température maximale (30.6°), tandis que le 20 détient le record annuel en température minimale (19.7°) et moyenne (25.05°). Le soleil est évidemment omniprésent durant cette belle période, on ne relève que 5.5 mm de précipitations dont 3.8 mm dans la nuit du 20 au 21. Encore trois jours avec tonnerre durant cette vague de chaleur.

La température maxi subit une chute de 13.2° entre le 20 (30.4°) et le 21 (17.2°), depuis le 1/01/95, on a vu une seule fois une chute plus brutale en 24h : en mars 1997 avec 13.8°. La dernière décade est plus chaotique, les températures maxis oscillent entre 29.7° le 25 et 17.2° le 21 ; le tonnerre se fait entendre à 3 reprises et le 30 un vigoureux orage accompagné de grêle, laisse 43.6 mm dans le pluviomètre.

Septembre. Sans excès.

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Septembre est le septième mois de l'année à température supérieure à la normale ; l'écart en température moyenne est peu prononcé : +1.2° (15.5° au lieu de 14.3°), moyenne de l'écart des minimales (+0.8°) et des maximales (+1.6°). Le cumul mensuel de 88.9 mm d'eau coïncide exactement avec la moyenne 1961-90.

Des chaleurs estivales se manifestent entre le 9 et le 15 : 19.6° de température moyenne pour cette période (26.3° les 10 et 11, 27.2° le 15). Nous perdons 10.7° sur la température maxi entre le 15 et le 16. Le 20 est la journée la plus froide du mois, tant en température maxi (11.3°) qu'en température moyenne (9.3°).

Les 18 jours avec précipitation (RR >= 0.1 mm) dissimulent 8 jours de rosée (totalisant 1.5 mm à eux huit). Deux gros abats d'eau ont lieu le 19 (31.3 mm sous un orage) et le 29 (32.5 mm consécutifs à une remontée de Sud).

Remarquons l'épisode du 22, 23 et en une moindre mesure le 24 où la visibilité est excellente : la chaîne des Alpes se détache avec un contraste saisissant du matin au soir (le sommet du Mont-Blanc était encore visible à 19h15 de la Croix Armide le 22).

Octobre. Bien arrosé.

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Comme l'an dernier, ce mois débute dans la fraîcheur et se termine dans la douceur.

Les 17 premiers jours sont tous avec précipitations (dont 4 avec uniquement de la rosée), la plus grosse pluie a lieu le 13 avec 35.2 mm, puis les 11 et 12 avec respectivement 11.4 et 10.4 mm. La température moyenne de la première décade accuse un déficit d'environ 3° vis à vis de la normale (minima sous abri de 2.0° le 8, 2.5° le 7 ; ces mêmes jours, on relève les premières gelées au sol : -1.9° et -1.8°) la station automatique de Charlieu enregistre la première gelée sous abri (-0.4°) tandis que 1000 m plus haut, celle du Col de la Loge ne connaît pas le gel (0.6° le 7).

La seconde quinzaine est beaucoup moins perturbée que la première (seulement 0.5 mm entre le 18 et le 26), le soleil revient en force mais ne parvient pas à faire franchir les 20° au thermomètre (maxima de 17.6° les 21, 22, 24, 19.2° les 25 et 28). La toute fin de mois est agitée : la tempête qui sévit en Mer du Nord provoque un orage et 20.8 mm de pluie dans la nuit du 30 au 31.

Globalement octobre 2000 présente un léger déficit de température (-0.3° en moyenne, -0.4° sur les maxima) ; la pluie a été prodigue (145% de la normale) et porte le cumul annuel à 862.4 mm.

Novembre. Dans la continuité d'octobre.

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Ces dernières années nous avaient plutôt habitué à des novembre particulièrement froids et neigeux (voir 1999, 1998, 1996, 1993). En 2000, nous retrouvons en ce novembre, un mois dominé par des flux d'Ouest à Sud-Ouest doux et perturbés, au point qu'il est difficile d'y distinguer différents types de temps. La température moyenne mensuelle se situe 1.3° au dessus de celle de la normale 1961-1990 (5.8° au lieu de 4.5° habituellement). Cet excédent thermique est loin d'être exceptionnel, puisqu'il suffit de remonter 3 ans en arrière pour connaître un novembre plus doux que ce dernier. L'omniprésente circulation océanique a eu deux principales conséquences sur la température :

La première est une quasi absence de gelée sous abri : une seule température négative, -0.4° le 18 ; mais 4 jours de gel à Feurs (plaine, 350 m) dont -3.4° le 11. On est bien loin des minima en dessous de -10° pour les novembre 1993 et 1998. Un seul jour de gel en novembre : on a sans doute (à confirmer) jamais vu ça en au moins 50 ans ! Notons que ce premier jour de gel est aussi le plus tardif à Violay depuis au moins 10 ans.

La seconde est une étonnante modération des températures maximales ; en effet, la température la plus élevée de ce mois est de 13.9° (le 28). Il faut remonter à 1990 pour avoir une valeur maximale plus basse.

L'amplitude thermique de ce mois de novembre (différence entre les deux températures extrêmes) parle d'elle même : seulement 14.3° contre : 25.2°, 28.9°, 20.7°, 23.1°, 23.5° en respectivement 1999, 98, 97, 96, 95 ; c'est dire le rôle important de la circulation océanique durant ce mois.

Côté précipitations, on affiche bien évidemment un excédent, relativement modéré au regard d'autres régions de France (Var, Pas-de-Calais par exemple) : 105.9 mm au lieu des 82 habituels. Il est à remarquer que près de la moitié de ce total s'est abattu en deux journées seulement (lors d'épisodes Cévenols) : 30.3 mm le 13 et 21.8 mm le 23. La région a en effet été particulièrement bien protégée des perturbations issues de l'Océan Atlantique, sans doute par un gigantesque effet de fœhn crée par le Massif Central (?).

Décembre. Douceur exceptionnelle

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A St Etienne Bouthéon, c'est le décembre le plus doux depuis au moins 1946, date de création de la station (le précédent record de 1953 est battu de 0.5°). A Lyon, le vieux record de 1934 tombe, à St Genis-Laval, celui de 1915 est aussi détrôné ; seul décembre 1868 se montre encore plus doux. A Violay, la température moyenne de ce mois exceptionnel s'élève à 5.8°, soit un excédent record de 4.4° vis à vis de la normale 1961-90. Le temps est étonnamment clément jusqu'au 27 (moyenne de 6.7° avec seulement 2 jours avec gel sous abri : -0.5° le 16, -0.1° le 22). La fin de période est plus hivernale : minimum de -4.5° le 30 avec -0.5° de maxi (premier et seul jour sans dégel de cette fin d'année), -4.9° de mini le 31 mais 6.0° de maxi après un réchauffement spectaculaire durant la nuit du réveillon : -3.1° à 21h 30 et +2.7° un quart d'heure plus tard ! On compte 4 jours avec chute de neige ; celle-ci tient au sol tout au plus une matinée (celle du 30) en une couche inférieure à 1 cm. Ce mois est assez sec puisque les 42.2 mm d'eau enregistrés ne constituent que 50 % de ce que l'on est en droit d'attendre pour un décembre. Les 1010.5 mm d'eau annuels dépassent la normale d'une cinquantaine de millimètres.